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Catharama

Histoire des Cathares et du catharisme

Puivert : le Chateau des Troubadours , refuge des Cathares

Publié le 9 Septembre 2015 par OLIVIER RACAUD

Le château de Puivert est composé d'un château "ancien" ruiné du XIIe siècle dont les vestiges sont toujours visibles et d'un nouveau château du XIVe siècle. Ce château est l'un des mieux conservés des châteaux dit cathares. Par son immense basse-cour, le château de Puivert, nous rappelle les tournois et les joutes chers aux Chevaliers. Dans le donjon, la splendide salle des musiciens nous rappelle les chants récits et cours d'amour des troubadours.

Aux XI et XIIe siècles, le Quercord est sous la domination des maisons de Toulouse et de Carcassonne-Béziers. Au XIIe siècle, les Congost, seigneurs de Puivert, sont des protecteurs du catharisme. Pris par une colonne de l'armée de Simon de Montfort en 1210, le château devient la propriété de deux seigneurs français, Lambert de Thury tout d'abord puis Pons de Bruyères. Lors de la reconquête occitane des années 1220, la place est libérée par Loup de Foix.

Au début du XIVe siècle, un nouveau château est construit. Les décors sculptés de la salle des musiciens dans le donjon témoignent du raffinement apporté à son aménagement, destiné aux fonctions de résidence seigneuriale. On raconte qu'une importante assemblée de troubadours du Pays d'Oc se réunit au château de Puivert en 1170. Peire d'Auvergne en conserva le souvenir dans ses vers. Il composa ceci "au son des cornemuses à Puy-Verd, parmi les chants et les rires ...". C'est probablement en souvenir de ces troubadours que Thomas II de Bruyères, à l'occasion de l'édification du donjon, fit sculpter dans la salle des musiciens sur le cul de lampe, huit personnages porteurs d'instruments de musique du Moyen Âge.

Composé essentiellement d'une enceinte de plan rectangulaire, percée d'archères, l'accès du château de Puivert s'effectue par une tour porte carrée à herse et assommoir surmontée des armes des Bruyères. Initialement pourvu de huit tours de flanquement, cinq demeurent à ce jour dans un très bon état de conservation. Le donjon sépare les deux cours du château, un portail ouvert dans le mur d'enceinte permet l'accès aux vestiges de l'ancien château. Sous une apparente rigueur extérieure, le donjon, originellement attenant au logis seigneurial, possède quatre magnifiques salles voûtées. De section carrée de 15 mètres de côté, le donjon a conservé toute sa hauteur (35 mètres), seule la crénelure supérieure a disparu. Des portes et des arrachements de murs perpendiculaires indiquent que les bâtiments d'habitation s'appuyaient contre la paroi occidentale du donjon.

Comme il est d'usage dans les donjons, la porte est en hauteur, on y accédait par une passerelle amovible. Ce qui est extraordinaire, c'est que l'intérieur du donjon est quasiment intact. Il y a quatre étages, occupés chacun par une pièce unique. Deux salles voûtées en berceau brisé, en partie souterraines ont été réalisées sous le donjon. L'une devant servir de réserve et l'autre appelée salle des gardes.

Au troisième niveau, c'est la chapelle du château. Les voûtes d'ogives retombent sur des culots finement sculptés représentant des diables vociférants, des laïcs se bouchant les oreilles ou encore des moines et des anges tenant des banderoles. La clef de voûte représente le couronnement de la Sainte Vierge, tandis qu'à ses pieds, en se retournant, Saint Michel terrasse le dragon. Une niche encastrée dans le mur, appelée fontaine, était peut-être la cuve à ablutions, utilisée dans la liturgie chrétienne. Cette chapelle est éclairée par deux grandes fenêtres.

Au quatrième niveau, c'est la salle des musiciens. De même taille que la chapelle et d'architecture symétrique, elle est réservée à la réception. On y mange, parle politique, crée des alliances et bien sûr on s'y divertit par la musique et la poésie. Elle est éclairée par trois fenêtres trilobées analogues à celles de la chapelle. Les voûtes retombent sur huit culots historiés où sont représentés des personnages jouant des instruments de musique différents : la cornemuse, la vièle à archet, le luth, la guitherne, le tambourin, l'orgue portatif, le psaltérion en écu et le rebec. Ce sont les premières œuvres connues d'une sculpture médiévale gothique que l'on trouve habituellement dans la décoration des édifices religieux, chapelles ou églises. Ce n'est pas commun aux forteresses militaires.

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